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[Bilan] Exposition Jack Kirby : La Galaxie des super-héros

[Bilan] Exposition Jack Kirby : La Galaxie des super-héros

Le dimanche premier septembre 2019, j’embarquais dans le train le moins onéreux possible pour me rendre à Cherbourg. Pourquoi m’enfonçais-je davantage dans le Calvados vers la ville connue pour ses parapluies me diriez-vous ? Tout simplement afin de pouvoir assister à l’exposition organisée par le musée Thomas Henry dédiée au King of comics : Jack Kirby ! Intitulée à juste titre Jack Kirby : La Galaxie des super-héros, cette dernière prenait place tout au fond du musée qui l’accueillait. Cette disposition astucieuse incitait les visiteurs du lieu culturel à profiter du reste de leurs œuvres d’art avant de se retrouver face à de nombreuses planches de comics. Après avoir admiré de nombreux tableaux et sculptures de nationalités diverses pour notre culture personnelle, mon comparse Axel et moi sommes arrivés face au Graal, l’antre centrée sur le travail de Kirby !

Pour profiter pleinement des photos présentes dans l’article, sachez qu’elles sont toutes cliquables ! De plus, vous pouvez télécharger toutes mes photos prises à l’exposition en cliquant juste ici afin de toutes les avoir dans une qualité relativement optimale. L’archive est volumineuse et le message d’avertissement Google peut faire peur mais il ne s’agit que de mes photos, rien d’autre ! Malheureusement, je ne me suis aperçu trop tard que certaines photos étaient floues. Pour autant, j’ai quand même décidé d’en placer quelques unes dans l’article pour appuyer mes propos et ne pas vous priver de certains dessins originaux. Je referme désormais cette parenthèse, retournons à notre excursion !

Soucieux de rendre l’œuvre du maître aussi accessible que possible, la première salle de l’exposition s’intéressait d’abord aux inspirations de Jack Kirby. Des planches originales du Spirit de Will Eisner, de Mickey Mouse par Floyd Gottfredson ou encore de Phantom par Ray Moore et Lee Falk encadraient quelques pages de Sky Masters, un récit du King bientôt réédité en France par Komics Initiative.

Une fois pleinement engouffré dans l’espace dédié, les amoureux de Jack Kirby pouvaient s’émerveiller devant de très nombreuses planches originales de Fantastic Four et de Thor. Je peux vous dire que j’ai bavé devant le niveau de détails apportés par le King aussi bien sur les costumes que sur les architectures.

L’abondante générosité de ses dessins m’a clairement conquis et m’a donné envie de m’intéresser aux œuvres de Kirby qui ne me tentaient pas spécialement jusque là, n’étant pas un grand fan des dessins dits rétros. The Losers me donne particulièrement envie car le titre semble étroitement lié à la vie personnelle de l’artiste, détail que j’ai pu apprendre grâce aux détails biographiques disséminés dans les différentes salles de l’exposition.

Ne me dilapidez pas de suite car mes ridicules aprioris ont été balayés par cette opportunité d’admirer de près des planches de l’artiste à différentes étapes d’élaboration ! Le choix des illustrations souligne en plus la diversité des travaux sur lesquels Kirby a pu travailler, permettant ainsi à tous de s’orienter vers un titre du King qui pourrait l’intéresser spécifiquement.

Bien qu’il donne son nom à l’exposition, Jack Kirby n’était pas le seul comic artist à avoir son travail exposé au sein de La Galaxie des super-héros ! Des œuvres d’autres légendes du médium comme Neal Adams, Gene Colan, John Buscema, Steve Ditko ou encore John Romita, Sr comme Jr, Mike Mignola et Jim Lee pouvaient être admirées sous toutes les coutures. Si je ne suis pas spécialement familier avec les travaux des artistes les plus anciens, j’ai apprécié la liberté conférée par l’exposition de pouvoir scruter leurs illustrations et d’y déceler des éléments stylistiques caractéristiques. Néanmoins, j’adore les autres dessinateurs apparus plus récemment dans l’industrie que les artistes précédemment nommés, avec une préférence ouverte pour Romita Jr. Ce fut donc avec un réel plaisir affiché que mes yeux se sont aussi posés de longues minutes sur sa planche exposée !

L’effort de mettre en valeur les œuvres du King et l’aubaine saisie par le musée d’en profiter pour afficher des illustrations d’autres artistes force le respect. Si l’espace rend accessible l’art de Jack Kirby au grand public, l’exposition constituait aussi une occasion formidable pour tout fan de comics de découvrir concrètement les originaux de grands artistes du milieu.

Daredevil par John Romita Jr.

Tout un mur était également consacré au Surfeur d’Argent, l’un des nombreux personnages créés par Jack Kirby. S’il n’y avait malheureusement pas de dessins du Silver Surfer croqués par le King lui-même, de nombreuses planches d’un même numéro, à savoir le Silver Surfer #3 de décembre 1968 qui marquait aussi la première apparition du démon Mephisto dans l’univers Marvel, faisait tout de même la part belle à sa création.

Si toutes ces planches originales illuminaient déjà ma visite, elles ne m’avaient pas préparé à ce qui m’attendait ensuite, au cœur de l’exposition et à son attraction principale. Au centre d’une pièce circulaire dont les murs étaient ornés de planches issues d’œuvres diverses prenant place dans le Quatrième Monde comme New Gods ou Forever People, une titanesque statue à l’effigie de Darkseid trônait triomphalement. Connaisseurs ou non de Jack Kirby, du personnage représenté ou même des comics en général, cette fidèle reconstitution d’Uxas ne peut laisser quiconque indifférent.

Si elle constitue l’attrait principal de la salle et de l’exposition en elle-même, il n’y a pas que sur la statue que les visiteurs pouvaient s’enthousiasmer. Les nombreuses planches contenues dans cette salle arrondie continue d’appuyer la minutie et la virtuosité du trait si spécifique de Jack Kirby.

Page de Captain Victory #7 par Jack Kirby.

Au-delà du cœur de l’exposition se dissimulait une dernière salle, présentant des produits dérivés à son entrée. Des figurines New Gods de Mister Miracle, Darkseid, Big Barda ou encore Superman (!) reprenant les designs du King siégeaient dans une vitrine que j’ai malheureusement photographié de manière bien trop approximative pour vous la montrer. L’influence de Jack Kirby se manifestaient également dans des extraits de Justice League Unlimited diffusés près de cette dernière.

En s’engouffrant davantage dans l’ultime pièce de l’exposition, des illustrations d’autres titres de l’artiste concernant notamment Superman se dévoilaient aux yeux des spectateurs mouvants. La possibilité de découvrir des planches du King sans encrage permet d’apprécier d’autant plus son travail sous un angle nouveau.

J’ai achevé la visite de cette exposition les étoiles plein les yeux. D’abord attiré par le simple fait que le comics et l’une de ses plus éminentes légendes étaient mis en valeur dans un lieu culturel proche de chez moi, j’ai finalement pris plaisir à contempler en détails les très nombreux dessins de Jack Kirby. Cette multiplicité de planches originales et la satisfaction de pouvoir les admirer sous tous les angles m’a réconcilié avec son style atypique possiblement rédhibitoire pour un lecteur habitué aux canons graphiques actuels. Pour autant, le musée Thomas Henry ne visait pas qu’à contenter les amoureux de comic books mais aussi à intéresser les personnes intriguées par les super-héros suite à l’essor des adaptations cinématographiques et télévisuelles. Cette volonté d’ouverture explique la présence de l’immense Darkseid au milieu du hall principal et de la pluralité des supports déployés dans l’exposition : dessins originaux, figurines, dessins animés, liseuses avec des extraits de comics ; chacun pouvait y trouver son compte à différentes échelles !

Jack Kirby n’était pas le seul artiste de comics à profiter d’une exposition au sein du musée. Une petite partie du lieu indépendante de l’exhibition La Galaxie des super-héros valorisait le récent travail d’Enrico Marini sur Bruce Wayne après l’engouement provoqué par Batman The Dark Prince Charming depuis sa sortie fin 2017.

De nombreuses pages des deux tomes qui composent l’appropriation du justicier de Gotham par l’artiste à l’origine de la BD Le Scorpion se donnaient à voir à travers des vitrines lumineuses.

Des illustrations originales étaient également présentes dans la petite pièce dédiée au Batman de Marini !

Même si l’espace consacré au Dark Prince Charming d’Enrico Marini s’avère bien plus restreint que la véritable exposition dédiée à Jack Kirby, le plaisir d’observer ses dessins reste similaire. Un même lieu culturel a mis en valeur deux artistes aux styles radicalement différents, rauque ou leste, dans la perspective de populariser le comics auprès d’un public pas forcément coutumier du médium. La proposition a été bien menée et je la salue grandement ! J’espère même que d’autres musées accueilleront des expositions sérieuses et diversifiées sur les comics à l’avenir en dehors de la capitale.

J’espère que ce bilan vous aura plu même s’il renvoie à ces expositions datant de plusieurs mois ! Je remercie mon bon ami Axel de m’avoir accompagné dans cette promenade culturelle qu’il a, je l’espère, apprécié autant que moi. Sur ce, chers lecteurs, à très vite !

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