Cinéma & Série TV

[Critique] Darkest Minds : Rébellion

[Critique] Darkest Minds : Rébellion

Les bande-annonces sont censées être un moyen efficace de donner envie à de potentiels spectateurs de venir voir le film présenté, en recréant synthétiquement mais intensément l’ambiance du film, à grands coups de musiques rythmées et de money shot. Malheureusement, elles peuvent très vite devenir des subterfuges piégeurs vous emmenant voir un film vendu comme héroïque et palpitant qui se révèle être un film pour ado calqué sur toutes les productions de ce genre. Vous l’aurez compris, je me suis fait enfler en m’imaginant Darkest Minds : Rébellion comme un mélange agréable de Hunger Games et des X-Men, plein de batailles épiques et de pouvoirs mirobolants. Parlons donc de cette désillusion signée Jennifer Yuh Nelson. Mais si, voyons ! La célèbre réalisatrice de Kung Fu Panda 2 et 3 ! D’accord, ma réaction est puérile… Mais si je me permets de souligner assez lourdement ce détail, c’est pour soulever un autre fait : la bande-annonce a uniquement mis en valeur ses producteurs pour vendre ce film, à savoir Shawn Levy, producteur de Stranger Things et réalisateur de certains épisodes de la saison 2, et Dan Levine, producteur de Premier Contact. Ces deux œuvres sont connues et reconnues, il paraît donc normal de jouir de leur notoriété pour vendre cette nouvelle franchise, a priori, juteuse. Évidemment, ce procédé ne date pas d’hier mais si je vous en parle, c’est parce que cette fois-ci, il a réussi à me berner, et je n’aime pas être berné.

Dans Darkest Minds : Rébellion, les enfants et adolescents ont survécu à une étrange maladie qui leur a fait obtenir des pouvoirs. Le gouvernement, perplexe et effrayé face à ces nouvelles capacités, décident de les enfermer dans des camps où ils sont triés par couleurs, en fonction de leurs pouvoirs. Ils sont classés par ordre de dangerosité, des verts, inoffensifs, aux rouges. Ruby, une jeune fille dotée de pouvoirs de manipulation mentale, fait partie des oranges, l’une des catégories les plus dangereuses. Elle arrive à s’échapper du camp dans laquelle elle était faite prisonnière. Suite à son évasion, Ruby va errer dans l’espoir de retrouver ses parents.

Vous la sentez l’originalité et la prise de risque dans ce synopsis ? Moi non plus. Ce film présente une histoire tellement convenue, calibrée comme la majorité des films « destinés » aux adolescents de ces dernières années qu’il vous paraîtra très quelconque, et ce, très rapidement. Des enfants emprisonnés qui rêvent de liberté, vous en avez déjà vu des tas, rien que ces dernières années avec Hunger Games, dont le film se permet de « s’inspirer » très fortement pour sa scène finale, et Le Labyrinthe pour ne citer qu’eux. Ce n’est donc pas la singularité qui règne dans Darkest Minds : Rébellion, soit. Peut-être alors que le film nous en envoie pleins les yeux avec de l’action non-stop et des pouvoirs dévastateurs mis en valeur, comme le laissait penser la bande-annonce ? Non plus. L’adrénaline, visiblement partie en vacances lors du tournage, n’émane à aucun moment du long-métrage. Pour ne rien arranger, les quelques scènes visant à briser la terrible monotonie durent bien trop longtemps et ne font que l’accentuer et ce, en dépit des courses poursuites ou des effets spéciaux déployés. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas toujours superbement exécutés, ce qui est regrettable pour un film de ce genre où ils se révèlent primordiaux pour la crédibilité dudit film. Surtout quand des petits malins décident d’utiliser un effet similaire à Avengers : Infinity War très peu de temps après sa sortie dans l’espoir de créer une émotion semblable. A croire qu’aucune personne en charge de la production de Darkest Minds : Rébellion n’a pensé que ce serait une mauvaise idée. Visiblement non, puisque l’effet en question est même mis en valeur sur les affiches. Bien vu, l’aveugle.

Dire ce qu’il n’y a pas dans le film peut se révéler utile, mais il serait temps de vous indiquer ce que ce dernier vous propose de découvrir pendant près de deux heures (c’était très long) : une histoire d’amour convenue et niaise. Si la joie disparaît de vos visages tellement vous avez l’habitude de voir ce genre d’intrigue, sachez que ma désillusion a été encore plus grande car je ne m’y attendais absolument pas. En effet, Ruby va tomber amoureuse de Liam, le beau gosse et leader du groupe d’enfants qu’elle va rencontrer après sa fugue. Dans ce groupe, que je vais nommer le Scoob’Lidl Gang, parce qu’ils errent dans un van et que ses membres sont des clichés, on trouve, Chubs, un simili-nerd aux capacités intellectuelles décuplées qui a le mérite d’être réellement sympathique et drôle, ainsi que Zu, une jeune asiatique désignée comme « jaune » car elle maîtrise l’électricité. On passera sur ce choix pour le moins douteux. Enfin, Liam, dont je vous parlais auparavant, a acquis des pouvoirs de télékinésie et peut faire bouger des objets. Même si je me suis gentiment moqué de ce groupe de héros, il représente néanmoins l’un des seuls points positifs du film. Sans être original pour un sou, cette « famille » reste attachante et les interactions entre les différents membres de celles-ci se montrent efficaces. Par contre, la romance entre Ruby et Liam paraît tellement forcée, tant elle se fonde sur des situations gênantes vues un milliard de fois auparavant, qu’elle ne fonctionne vraiment pas. Toutes les émotions transmises par ce couple qui se cherche passent bien au-dessus du spectateur, et apportent une ambiance niaise au possible au film. Si niaise que même l’antagoniste du film, dont la destinée est clairement tracée et ne dupera personne en dépit de ce qu’essaye d’entreprendre le film à son égard, n’arrivera pas à la défaire malgré ses tentatives d’être très très méchant. Là aussi, je le tourne en dérision, mais l’acteur qui l’incarne, Patrick Gibson, s’en sort correctement.

Le succès de Darkest Minds : Rébellion aurait pu se justifier par sa bande-annonce intéressante et le nom de ses producteurs, ayant participé à des œuvres populaires. Pourtant, le film a peiné à rentrer dans ses frais si l’on en croit son box office. Alors qu’il était vendu comme un film plein d’action et de pouvoirs en tout genre, le spectateur se retrouve finalement face à une relation amoureuse niaise et fade mise au premier plan, effaçant de ce fait les possibilités de réellement voir les nouvelles capacités de ces enfants mutés. Se permettant en plus de grosses incohérences, notamment au niveau des règles des camps pour enfants et des couleurs habilités à y siéger, le long-métrage n’arrive pas à captiver. Une fois la mascarade de la bande-annonce très vite révélée, le spectateur n’a d’autre choix de se laisser embarquer dans cette fuite morne en quête de liberté, bourrée de clichés et de scènes similaires à tous les films destinés aux adolescents. En bref, Darkest Minds : Rébellion n’aura été que poudre aux yeux pour attirer le chaland vers une production sans âme et sans saveur.

Cette critique énervée est à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! Je vous dis à la prochaine, bisous. 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.