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[Review] Amnesia Tome 1

Par moments, la vie ne se déroule pas comme on le souhaiterait. Cette vérité générale plutôt banale justifie pourtant que je vous parle d'Amnesia, un manga de Yoichiro Ono, connu pour Brave Story ou encore Busshimen !. Autant vous l'avouer, je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam ni le manga, ni son auteur il y a encore quelques jours de cela. Notre rencontre est due à une longue pause à mon travail que je décide de combler en allant à la bibliothèque. Mon ordinateur portable dans mon sac à dos, j'étais bien décidé à terminer l'écriture de ma critique sur Deadpool 2. Mais une fois installé dans la bibliothèque municipale bondée, horreur ! Il n'est pas chargé, et plus aucune prise n'est disponible. Plutôt que de m'assoupir ou de perdre mon temps à compter les films sur les vérandas disponible, je décide de lire un manga. Beaucoup de noms familiers se tiennent devant moi, d'autres me sont complètement inconnus. Au bout de quelques instants de recherche, mon dévolu se porte sur le premier tome d'Amnesia, qui m'interpelle par le manque total d'informations à son sujet. Qu'à cela ne tienne, je me plonge dans sa lecture pour passer le temps. Ici s'achève mes péripéties dantesques pour laisser place à la critique du premier tome 1 d'Amnesia.

Dans Amnesia, nous suivons Noa Ikurumi. Noa Ikurumi est un kid'z. C'est-à-dire qu'il fait partie du million de personnes qui a perdu tout souvenir à cause d'une lumière éblouissante apparue dans le ciel de Tokyo le 11 janvier 2038. Lui et tous les autres amnésiques sont désormais contraints de vivre à Geofront, une ville souterraine où ils sont discriminés par les lucides, les personnes n'ayant pas été affectés par l'étrange éclair. Après deux ans sans se rappeler la moindre bribe de son passé, la vie de Noa bascule lorsqu'une explosion a lieu à Geofront, et qu'il tombe nez à nez avec Himiko, la supposée terroriste responsable de l'attentat. Cette rencontre va le rendre coupable de complicité aux yeux du capitaine Tokiwa, qui choisit d'enfermer Noa et ses amis Teppei et Koume, et d'envoyer Sachi et Fuku, la nouvelle famille de Noa, au "Sanatorium", lieu où sont enfermés les kid'z incapables de se prendre en charge au quotidien.

Le postulat de base du manga est plutôt intriguant. Il faut attendre la fin du premier chapitre pour commencer à avoir des explications sur l'éventuelle raison de la perte de mémoire des kid'z. Pourtant, Amnesia ne perd pas de temps pour bouleverser la nouvelle vie de son protagoniste et enclencher ainsi l'action en son sein. C'est même l'un des reproches que je pourrais faire à ce premier tome, le fait que l'action se déclenche trop vite. La nouvelle vie quotidienne de Noa est brièvement exposée, mais pas assez à mon goût pour que l'élément perturbateur, en la personne de Himiko, puisse assumer pleinement son rôle. En lisant Amnesia, j'ai eu l'impression de me promener sur un fleuve mystérieux mais paisible, puis de me retrouver soudainement en proie avec une chute d'eau fracassante, un peu comme dans cet extrait de Kuzco pour vous situer.

Un autre problème du manga, bien moins dérangeant cette fois-ci, réside dans les stéréotypes ambulants que sont les personnages secondaires. Teppei et Koume, les amis étudiants avec Noa, servent uniquement à le valoriser, à montrer à quel point il est fort et intelligent, à l'instar des amis de Yugi dans Yu-Gi-Oh!. Le cliché qui m'a le plus sauté aux yeux est celui du professeur pervers et arrogant qui enseigne aux kid'z, une version purement méprisante et antipathique d'un Jiraya ou autre Onizuka. En toute sincérité, le manque d'originalité concernant l'écriture des personnages n'empêche en aucun cas d'apprécier la lecture d'Amnesia. Simplement, ne vous attendez pas à être surpris par l'un d'eux à aucun moment car sinon, vous serez déçus.

Graphiquement parlant, le manga s'en sort convenablement. Le style de Yoichiro Ono n'a rien de particulièrement remarquable, mais il a au moins le mérite de faire le job. Les personnages sont plutôt fins, et leurs visages sont assez "pointus", c'est-à-dire que la majorité possèdent un menton en forme de pointe. Ni exceptionnel, ni médiocre, les dessins d'Amnesia se complaisent dans leur classicisme et leur efficacité. Rien de spécialement original ici non plus.

C'est ce manque cruel d'originalité qui fait passer les idées intéressantes de ce premier tome d'Amnesia au second plan. On se retrouve au bout du compte avec un manga correct mais oubliable. La lecture de ce tome donne envie de découvrir le passé de Noa Ikurumi et les secrets dont il regorge, sans pour autant vous faire trépigner d'impatience pour ça. Amnesia est une lecture convenable, souvent convenue mais tout de même correcte. Pour résumer, je suis ravi d'avoir pu découvrir ce manga qui a comblé mon ennui pendant que mon ordinateur n'avait plus de batterie, mais je ne l'aurais probablement jamais lu en dehors de ces circonstances exceptionnelles.

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