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[Review] Die!Die!Die! #1

[Review] Die!Die!Die! #1

Vous aimez les surprises ? Moi aussi ! Et visiblement, Robert Kirkman, le créateur de The Walking Dead et d’Invincible, les aime tout autant. A une époque où nous savons tout des mois à l’avance grâce aux réseaux sociaux et à Internet en général, le monsieur a réussi l’exploit de sortir un comics surprise, sans en avoir parlé nulle part auparavant. Contrairement à un Cyborg de Nekfeu qui a fait grand bruit après son annonce en plein concert à Bercy, je n’ai pas eu l’impression que beaucoup de gens aient relevé la sortie de cette nouvelle série de Skybound chez Image Comics. Dans tous les cas, on va aujourd’hui parler du premier numéro de Die!Die!Die!, scénarisé par Robert Kirkman donc. Il est néanmoins important de relever qu’il est épaulé par Scott M. Gimple, le showrunner de l’adaptation télévisuelle de The Walking Dead de la saison 4 jusqu’à la saison 8. La partie graphique est assurée par Chris Burnham, dessinateur de Batman Incorporated et de Nameless aux côtés de Grant Morrison mais aussi de séries Image Comics telles que Nixon’s Pals ou Officer Downe. Nathan Fairbairn, le coloriste de Nameless, d’Invincible ou encore de Scott Pilgrim, est également de la partie.

Tout ce petit monde nous propose de suivre plusieurs personnages faisant partie du gouvernement des Etats-Unis. Enfin presque. Nous découvrons en vérité une cellule d’assassins sous les ordres de la sénatrice Lipshitz. Le côté obscur du gouvernement, agissant habituellement dans l’ombre sans que personne ne s’en préoccupe, s’affole lorsqu’un de ces assassins est capturé.

La réflexion qui m’a traversé l’esprit en lisant ce premier chapitre, c’est à quel point cette série aurait pu être signée Mark Millar plutôt que Kirkman ! En effet, Die!Die!Die! partage bon nombre de points communs avec des histoires estampillées Millarworld. Par exemple, l’ultraviolence accompagnée d’hémoglobine et d’injures du comics de Robert Kirkman me rappelle des créations de Mark Millar telles que Kick-Ass ou Nemesis. Le scénario n’a rien de transcendant, mais il s’assume complètement comme étant simple et satisfaisant par sa surenchère. Trash à souhait, cette histoire ne prétend à aucun moment être crédible ou subtile, mais suffisamment drôle pour se barder d’une ambiance teintée d’autodérision. Le résultat s’affirme finalement avec justesse et ressemble par cet aspect à Kingsman : Services secrets, toujours de Mark Millar. Ce dernier possède une atmosphère similaire à celle proposée ici : lui aussi possède un scénario peu poussé mais l’accepte totalement en ne se prenant jamais complètement au sérieux.

Les similitudes entre Die!Die!Die! et les créations Millarworld ne sont pas seulement d’ordre scénaristiques. Le style graphique de Chris Burnham, appuyant les traits du visage et les rides des personnages, les rend presque inhumains, à l’instar de Frank Quietly pour Jupiter’s Legacy ou de Dave Gibbons officiant sur Kingsman : Services secrets. Encore lui. La violence est explicitement montrée, mais paraît tout de même irréaliste à cause de ce style si particulier, riche en traits par moments mais finalement assez avare en réels détails. Néanmoins, les dessins de Burnham sont en adéquation avec l’histoire racontée, ancrée dans un monde relativement réaliste mais aux actions disproportionnées.

Les personnages apparaissant dans ce premier chapitre semblent intéressants pour l’avenir. Le procédé utilisé pour introduire la sénatrice Connie Lipshitz se présente comme ingénieux quoiqu’un peu fainéant. En effet, à travers un monologue face à une photo d’elle serrant la main à Barack Obama, elle explique les différentes versions de son plan pour évincer un pédophile du gouvernement britannique. Des cases sont alors réutilisées pour accompagner son propos et ainsi expliciter les modulations de sa machination jusqu’au résultat final. La pression qui repose sur ses épaules est mis en lumière par cette mise en scène et justifie son comportement et ses paroles crues digne d’un Gordon Ramsay bougon.

L’assassin qui vient à sa rencontre, en plus d’être présenté comme quelqu’un d’adorable qui fornique à tout va, se paie le luxe de vivre dans un manoir dont la cave est aménagée comme une véritable armurerie, le tout entretenu par un majordome. L’analogie plus qu’appuyée entre ce personnage à l’éthique douteuse et Bruce Wayne n’échappera à personne à cause de son manque de subtilité, mais fait sourire malgré tout.

Le protagoniste le plus marquant reste Paul, qui sera pourtant le personnage important que l’on verra le moins durant cette issue. Le twist autour de lui possède un potentiel évident, et j’espère qu’il sera développé comme il se doit. Mon plus grand souhait suite à la lecture de ce chapitre est de voir en action le duo présenté sur la couverture. Immaculés de sang et armés jusqu’aux dents sur celle-ci, les deux personnages se rencontrent pourtant à peine ici, ce qui est regrettable vu la complémentarité du duo qui semble sous-entendue par cette couverture badass.

Die!Die!Die! s’inspire en partie des œuvres du « raffiné » Mark Millar pour proposer un récit burné et sanguinolent à souhait. Robert Kirkman dévoile les bases de sa nouvelle série surprise dans ce premier chapitre tout en laissant planer le mystère autour de certains éléments essentiels de celle-ci, dans l’optique de maintenir l’intérêt des lecteurs. Avec des dessins qui illustrent idéalement ce scénario déjanté pleins d’assassins tapis dans l’ombre à la solde du gouvernement américain, ce comics sorti de nulle part se révèle être une bonne surprise, pas forcément étincelante d’originalité, mais tout de même efficace. Le gore et la violence volontairement exacerbées s’ajoutent à l’humour outrancier des personnages pour donner à Die!Die!Die! une ambiance décomplexée, à la limite du nanardesque, sans pour autant se montrer dénuée d’intérêt.

J’en ai fini avec cette review ! J’espère qu’elle vous aura plu. ^^ On se retrouve bientôt chers lecteurs, en attendant je vous fais des bisous !

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