[Review] Happy !
Bonjour à tous, vite ! Venez vous mettre près du feu. J’espère que le froid n’a pas encore fait de vous des glaçons. Personnellement, j’ai les doigts gelés… Pourtant, j’écris quand même pour vous car je vous aime bien, bande de chanceux ! La période de Noël approchant, j’ai décidé de vous parler d’une histoire de Père Noël, mais malheureusement, pas de celui qui vous offre des cadeaux, qui vous sert de prétexte pour vous gaver de dinde et de marrons le soir du réveillon, non. A la place, j’ai choisi de vous parler d’un Père Noël sordide, à glacer le sang, celui d’Happy !, publié en France par Delcourt. Ho, ho, ho comme dirait l’autre.
C’est donc de ce comics que nous allons parler aujourd’hui. Happy ! se révèle être tout droit sorti du cerveau prolifique et ingénieux de Grant Morrison, qui a notamment scénarisé All-Star Superman, mais qui a aussi travaillé sur l’ovni We3 (Nou3 en français), sur du JLA mais aussi sur du New X-Men, sur Batman : Arkham Asylum et même sur Multiversity, récemment sorti en France. Pour faire court, le bonhomme est touche-à-tout et sait y faire ! Il est accompagné aux dessins par Darick Robertson. Lui aussi a eu l’occasion de travailler sur de bien belles choses, notamment sur Transmetropolitan, sur The Boys, mais aussi sur de célèbres super-héros comme Spider-Man ou Wolverine entre autres ! Bref, ce duo au palmarès flamboyant donne très envie. Ma hype autour de ce titre était d’autant plus forte qu’avant de le lire, j’avais eu l’occasion de voir la série et je l’avais adorée ! Mais on le sait, les séries ne collent pas forcément aux comics dont elles sont adaptées, et elles peuvent même parfois se révéler de meilleure facture que le livre qu’elles adaptent. Pour vérifier si c’est ici le cas ou non, découvrons sans plus attendre ce que vaut ce comics !
Synopsis :
Nick Sax est un ex-flic ripou, qui a sombré dans l’alcool et s’est reconverti en tueur à gages. Lorsqu’un de ses contrats tourne mal, il se retrouve avec une balle dans le bras, les flics et la mafia sur le dos… et il doit poursuivre un horrible tueur d’enfants grimé en Père Noël ! Il pensait que son monde avait viré au cauchemar, jusqu’au moment où une licorne bleue lui apparaît. Et c’est là que les ennuis commencent vraiment pour lui…
Mon avis :
Après avoir visionné la série télé, que j’ai d’ailleurs trouvée totalement What The Fuck autant que sympathique, avec un Christopher Meloni qui y interprète un Nick Sax complètement dérangé, je me suis senti obligé de me plonger dans le matériau d’origine afin de pouvoir les comparer, et j’ai bien fait ! Le Happy de Grant Morrison et de Darick Robertson est bien différent de ce qui nous ait proposé avec la série, mais j’ai quand même aimé ! Nous y retrouvons Nick Sax, toujours autant sujet à de nombreux problèmes cardiaques, alcoolique, fumeur, violent et « très » vulgaire ! Cet ancien flic, devenu depuis tueur à gages, est engagé pour tuer trois frères, les frères Fratelli. Seulement, tout ne se déroule pas comme dans ses plans, et malgré le job dûment effectué, il se retrouve à l’hôpital. À son réveil il tombe nez à nez avec Happy, un petit cheval bleu ailé qui lui parle. Nick se croit d’abord drogué ou fou face à cette créature saugrenue, mais Happy va rapidement le prévenir des dangers imminents. De ce fait, Nick va alors prendre conscience que Happy existe véritablement ! Ce gentil petit cheval bleu vient voir Nick dans le but de sauver sa maitresse Hailey, dont il est l’ami imaginaire. Cependant Nick, en bon égocentrique, ne pense qu’à lui et à son bien-être personnel… Cette discordance va donc vite attirer des problèmes à nos deux amis forcés de coexister !
Nous sommes face à une histoire de type polar bien sombre, glauque, violente à souhait, et même très crue. Il ne serait pas exagéré de dire qu’un gros mot voire plusieurs se trouvent à quasiment toutes les pages. Le ton de l’histoire et le caractère du personnage justifient cette vulgarité omniprésente. Néanmoins, il est évident que ce récit n’est pas à mettre entre toutes les mains, et qu’il sera probablement de mauvais goût sous le sapin, contrairement à notre sélection de Noël. Le récit alterne entre une enquête « policière » sur un horrible tueur déguisé en Père Noël qui enlève des enfants dans le but de les aimer, un peu trop dirons-nous, et Nick Sax fuyant coûte que coûte les tueurs à ses trousses. Le scénario se révèle assez simpliste au bout du compte. De plus, sa résolution se montre assez attendue et prévisible et ce, très rapidement dans le récit malgré un petit twist. Malgré le manque d’originalité de l’intrigue, j’ai quand même passé un agréable moment à la lecture d’Happy! qui a le mérite de défouler bien comme il faut !
Côté dessins, Darick Robertson propose ici, avec son style si singulier, un univers vraiment sale, crade, et qui correspond tout à fait à l’univers imaginé par Grant Morrison. On a l’impression que la ville est une gigantesque poubelle, et une poubelle qui n’a pas été vidée récemment bien entendu. De ce fait, les couleurs paraissent assez sombres poussiéreuses et ternies dans l’ensemble, hormis Happy qui amène un peu d’optimisme, de gaieté et de couleurs vives à ce monde poisseux et désenchanté. Le trait de Robertson reste tout de même assez fin et détaillé. A titre personnel, je n’adhère pas spécialement à ce style graphique, mais force est de reconnaitre qu’il se marie totalement avec cette histoire trash à souhait !
Pour conclure, Happy! se présente comme un polar totalement déjanté, dont le scénario ne brille pas tellement par son originalité. Les rebondissements sont assez téléphonés et devinables. Néanmoins, l’alchimie entre le scénario et les dessins s’opère à merveille. La combinaison de ces deux artistes sur ce projet se montre vraiment astucieuse et cohérente. Sans être la meilleure œuvre de Grant Morrison ni de Darick Robertson, j’ai apprécié la lecture de ce comics qui constitue un bon défouloir amoral.
J’espère que vous avez apprécié cette review. Je vous donne rendez-vous bientôt pour de prochains articles ! Saloute les loutres (j’essaye d’innover, on ne juge pas, ok ?) !