[Review] Japan
[Review] Japan
Hello les jeunes ! Après Gigantomachia, et la petite déception qu’il a engendré chez moi, je me suis dis que perdu pour perdu j’allais essayer de lire Japan, un autre manga dessiné par Kentaro Miura. Ici, le scénario est concocté par Buronson, le scénariste de Ken le Survivant ou Hokuto no Ken chez nos amis nippons ! Woaw, à la lecture de ces deux noms prestigieux, je me suis dit que le résultat de leur collaboration serait sûrement exceptionnel ! Pourtant sorti en 2008 chez Glénat, je n’en avais jamais entendu parler par qui que ce soit. Cet étrange silence m’avait rendu méfiant et sceptique vis-à-vis de Japan, et après lecture, je peux vous affirmer que j’ai bien fait ! Je m’en vais de ce pas vous expliquer pourquoi.
Synopsis :
Le yakuza Katsuji Yashima se rend en Espagne pour retrouver la journaliste dont il est amoureux. Mais un violent séisme les projette dans des ruines et une étrange vieille femme les met en garde contre leur arrogance… avant de les envoyer dans le futur ! Malheureusement, ce futur n’est qu’un monde de désolation où le despotisme règne en maître. La lutte pour la survie vient de commencer…
Mon avis :
Ma gentillesse risque de causer ma perte, mais qu’il en soit ainsi. Alors avant de creuser le vif du sujet, commençons d’abord par le positif ! Les dessins, toujours de Kentaro Miura, n’atteignent pas du tout le niveau de ceux de Gigantomachia. Cette comparaison n’est pas vraiment légitime à vrai dire car Japan date de 1992 alors que Gigantomachia a été publié pour la première fois au Japon en 2014. Elle vous permet tout de même de vous faire une idée de l’évolution du style de Miura entre les deux œuvres. En plus de ça, les dessins restent tout de même agréables, certains d’entre eux rappellent d’ailleurs très fortement Berserk. Par exemple, notre cher yakuza Katsuji Yashima ressemble à un croisement entre Guts et Zodd (oui oui c’est bizarre :p), au point que son visage possède presque une allure démoniaque…. Pour ce qui est des autres personnages, là aussi certains visages ou personnages sont clairement des copiés collés de Berserk ! Bref, tout ça pour dire que même si j’aime son style, ici force est de constaté qu’il ne nous fournit à peine que le service minimum, avec des illustrations parfois brouillonnes et grossières….
Il est vrai que le point positif n’a pas réussi à me convaincre, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais puisque nous sommes déjà dans la déception, passons au sujet qui fâche : le scénario ! Ce dernier mêle très peu habilement religion, post apocalyptique à la Mad Max, magie, violence gratuite, gore et parfois même des passages misogynes et gênants au possible… Tout un programme donc.
Buronson nous pond un scénario dont les actions paraissent tirées au hasard d’un chapeau : Un yakuza part en Espagne suivre une journaliste dont il est amoureux. En la suivant, il finit par être entrainé avec elle et quelques étudiants japonais dans une grotte remplie de statues de soldats de Carthage, où ils rencontrent une sorcière qui les envoie dans un futur post-apocalyptique façon Mad Max, j’insiste, où les Japonais sont opprimés par le « méchant reste du monde ». Tout en finesse me direz-vous. Je disais donc, qu’en l’an 2038, les pauvres et malheureux japonais sont réduits en esclavage : les hommes japonais à la mine, pendant que les femmes servent d’objets sexuels… Joie et bonheur !
Vous trouvez ça What The Fuck et totalement insensé ? Et bien ça a été pareil pour moi, mais ce n’est que le début…
Par la suite nos « héros » rencontreront des pillards Japonais, les Yellows, c’est-à-dire les Jaunes ! Sympa comme nom de gang pour des asiatiques, pas du tout raciste en plus… Mais ils feront aussi la rencontre d’un martyr, enchaîné par les méchants Néo-Européens, avec de longs cheveux et une longue barbe prônant la paix… Et non, ce n’est pas Jésus, je vous jure ! Cet homme, Azuma, aura un rôle assez peu important, mais aura tout de même son moment de gloire dans le manga, que je vous laisse découvrir en le lisant, si toutefois vous avez encore envie de le lire après avoir lu tout ceci ! Et tout cela nous mènera au pourquoi du comment et à la justification du nom du manga : Japan !
Bref, avec de si gros noms sur la jaquette d’un manga, on pouvait légitiment s’attendre à du lourd… Seulement ici se produit le syndrome du Fast Food : quand on voit les images c’est appétissant, mais quand on y goûte on se retrouve très déçu ! Aucun des personnages n’est vraiment attachant, ni même intéressant. Pas le temps en même temps, puisqu’il s’agit d’un one-shot allant à 10 000 à l’heure, tout ça pour pas grand-chose en plus !
J’étais méfiant et j’avais raison, j’étais déjà un peu déçu avec Gigantomachia, mais après la lecture de ce Japan, je relativise et je comprends qu’en fait, Gigantomachia, c’était franchement pas si mal à côté de cette chose…..
N’hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de ce Japan car de notre côté, il a été lu une fois et aussitôt rangé dans l’étagère de la non-relecture.