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[Review] The Secret Life of Crows #1

[Review] The Secret Life of Crows #1

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vais vous parler d’une étrange lecture, qui m’a laissé plus que perplexe. Le coupable de cette intense interrogation ? Le premier chapitre de The Secret Life of Crows de Raven Gregory, le scénariste de nombreuses séries de Zenescope telles que Wonderland, Fly ou The Waking, et de Nei Ruffino, coloriste et cover artist pour DC Comics et pour Zenescope. Elle a également réalisé les intérieurs de certaines séries comme c’est le cas ici ou pour une autre série creator-owned : Azure.

L’édition française de ce premier numéro provient de la campagne fructueuse de crowdfunding proposée par Ayalone Comics, le micro-éditeur de comics de Thomas Rivière, le créateur de Comics Place et d’Original Comics. A l’instar des single issues, format répandu aux Etats-Unis, nous avons ici un seul chapitre à lire, c’est-à-dire 16 pages, dans un format souple et agrafé. Bien qu’il permette de suivre les séries à leur sortie, ce format implique aussi que les chapitres happent l’intérêt des lecteurs très rapidement, suffisamment pour que ces derniers décident de suivre l’histoire dans la durée, au fil des mois et des issues ; d’autant plus lorsqu’il s’agit du premier numéro d’une nouvelle série.

Est-ce qu’ici, le pari est réussi ? Et bien, c’est plus compliqué que ça…

Tout d’abord, je devrais vous proposer un synopsis du comics, comme à l’accoutumée. Sauf que là, même après avoir lu ce chapitre plusieurs fois, je ne sais toujours pas ce que les auteurs ont véritablement prévu de nous raconter. Disons juste que ce premier chapitre nous présente un drôle de cycle résurrectionnel des corbeaux. Alors oui, cette synthèse en une phrase pourrait relever de la paresse, mais c’est vraiment l’unique élément que j’ai pu relever… Aucune intrigue n’est mise en place, et aucun personnage n’est véritablement présenté. Nous faisons la « connaissance » d’un corbeau anthropomorphique, se changeant en une créature mi-humaine mi-oiseau au coucher du soleil. Le terme connaissance est entre guillemets car cette demoiselle digne d’un conte de fées n’est pas spécialement loquace. D’elle, nous ne connaissons ni l’identité, ni un quelconque objectif précis pour la suite, à part une vague volonté de savoir ce qu’elle est… De plus, à peine quelques mots s’échappent de sa bouche dans ce chapitre. Ce n’est donc pas grâce à ce personnage énigmatique au possible que le récit va se dévoiler à nous.

 

 

 

Autant vous dire que ce premier chapitre n’a rien d’une introduction puisque rien n’est expliqué et ce, malgré un narrateur bien trop bavard dans les premières cases du comics. Cette petite vingtaine de pages ne nous présente concrètement aucune histoire, ni aucune pistes pour la suite. A l’issue de ce premier chapitre, on ne comprend pas où les auteurs veulent nous emmener et l’histoire reste incompréhensible, totalement opaque pour le lecteur. Vous pourriez alors penser que ce chapitre n’est qu’une coquille vide sans aucun intérêt. Ce n’est pourtant pas tout à fait le cas. Malgré l’absence d’histoire, une atmosphère singulière se dégage tout de même de ce chapitre.

Cette aura résulte du caractère mystérieux de l’histoire associé aux sublimes illustrations de Nei Ruffino. A la fois dessinatrice et coloriste pour The Secret Life of Crows, elle propose des graphismes à la fois colorés et pourtant très sombres. L’obscurité du plumage des corbeaux est constamment contrasté par les rayons du soleil couchant. Une certaine poésie mélancolique émane alors des pages de ce comics. Même si elles ne nous aident pas à comprendre l’intrigue, ses illustrations magnifient les idées du vague scénario et plongent le lecteur dans cette ambiance aussi sombre qu’étincelante. Le découpage des cases, en plus d’être efficace, contribue à la poésie déjà présentes dans les dessins. Les cases adoptent souvent une forme de voûte, ce qui apporte un côté solennel, religieux aux planches et met en lumière le symbolisme religieux qui découle de la notion de résurrection. De plus, certains éléments naturels des décors, comme des branches d’arbre par exemple, viennent parfois servir au découpage des pages, renforçant ainsi le côté bucolique des arrière-plans. Cette utilisation de la nature comme élément de découpage renforce l’importante de la faune et de la flore qui semble être mis en place dans ce comics.

Ce premier chapitre de The Secret Life of Crows ne semble qu’être l’illustration du poème éponyme présent à la fin de l’issue. Cette concordance entre ce conte de bonne femme et le comics accentue ces sentiments d’incompréhension et de poésie qui ressortent de ce premier numéro. Ils sont tous deux les principales caractéristiques du premier chapitre de cette histoire, offrant ainsi au lecteur une expérience presque ésotérique, obscure mais intrigante.

Malgré une opacité, a priori, assumée de l’intrigue aux yeux du lecteur, The Secret Life of Crows #1 parvient tout de même à retenir son attention grâce à une atmosphère mystérieuse, teintée d’une symbolique religieuse à travers le cycle de mort et de résurrection perpétuel des corbeaux qui nous est présenté. Cette ambiance si particulière provient des somptueuses illustrations et des couleurs cristallisant les émotions du personnage principal que Nei Ruffino développent pour cette histoire. Si vous êtes férus d’univers étranges et adeptes de beaux dessins, en dépit d’une intrigue pleinement identifiable, je vous conseillerais de laisser sa chance à The Secret Life of Crows. Ce premier chapitre laisse planer le doute quant à l’intérêt sur le long terme de la série et profite donc du bénéfice du doute sur la qualité à terme du comics de Raven Gregory et de Nei Ruffino. Cependant, payer dix euros, c’est-à-dire le prix de base pour ce chapitre de seulement 16 pages, me paraît être bien trop élevé pour ce qui est raconté ! Partez à la découverte de cette oeuvre lorsqu’elle sera en promotion, comme maintenant par exemple, où le premier chapitre dont je viens de vous parler n’est plus qu’à 2€ sur le site d’Original Comics.

Cette review de ce bref chapitre est désormais terminé, j’espère comme toujours qu’elle vous aura plu ! Sur ce, je fais une bise pleine de cordialité à chacun d’entre vous, et je vous dis à bientôt !

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