[Review] TMNT : Bodycount
[Review] TMNT : Bodycount
Hello les p’tits amis ! Si je vous dis que je compte vous parler d’un titre Tortues Ninja, vous ne serez pas choqués, à raison. Mais si je vous dis qu’il n’est pas édité par HiComics, là tout de suite ce détail brise notre routine ! Et oui, car aujourd’hui nous allons traiter d’un ouvrage issu du catalogue Vestron. Deux ans séparent d’ailleurs cette présente critique de notre dernier article concernant le successeur de Wetta. Preuve en est, notre dernière review autour de cet éditeur portait sur Aliens Perdition et remonte à 2019 !!! Il était temps de s’y remettre donc. En avant pour Bodycount !
Les Tortues sont partout.
Malgré toutes les licences populaires rapatriées entre les mains de la maison d’édition reconnaissable par son format paperback souple, Transformers, Godzilla ou Power Rangers pour ne citer qu’elles ; il aura fallu le retour des Tortues chez l’éditeur pour que je me procure à nouveau un de leurs comics. Celui-ci, en dépit de son équipe créative incontournable des années 90, restait inédit en France jusqu’à maintenant. En effet, cette histoire ultraviolente, gore et riche en morphologies surprenantes n’avait pas traversé l’Atlantique pour la Gaule depuis sa sortie en 1997.
Pour ne perdre personne, sachez que ce tome paru originellement dans les nineties s’avère totalement à part de toute notion de continuité. Bodycount n’a évidemment rien à voir avec les publications actuelles de HiComics, ni même avec les crossovers insolites que nous avons déjà pu traiter.
Il s’agit là d’un titre typique de son époque, amplifiant l’ambiance brutale de la série originelle ! Le one-shot est scénarisé par Kevin Eastman, cocréateur des TMNT et grand manitou des personnages depuis. Simon Bisley assure la partie graphique très stylisée du recueil dans laquelle veines saillantes et cadavres entassés sont légion. L’artiste a travaillé sur de nombreux titres, notamment pour donner ses lettres de noblesse à des magazines cultes de l’époque tels que 2000 A.D, Heavy Metal. Il officiera aussi chez DC sur Lobo, Batman ou Doom Patrol et de manière plus confidentielle pour la Maison des Idées, ainsi que chez d’autres éditeurs américains plus ou moins reconnus.
Un titre fun, violent et bourrin ?
Ce duo se réunit pour narrer la folle aventure d’un autre tandem iconique : Casey Jones et Raphaël ! Bodycount s’ouvre au milieu d’une bagarre à laquelle Casey prend part. Tout d’un coup, il croise le chemin d’une jeune femme, Midnight, poursuivie par des tueurs chevronnés et expérimentés. La tortue ninja au bandeau rouge débarque ensuite au milieu de la rixe pour distribuer des bourre-pifs à tout va. Les deux comparses exterminent tous leurs adversaires au fil des pages, en devenant de plus en plus sauvages aussi bien dans la bagarre que dans leurs paroles !
On ne va pas se le cacher, ce comic book ne fait pas dans la dentelle. Cette histoire de jeune femme en détresse ne constitue qu’un prétexte pour les deux artistes de s’amuser à mettre en scène un titre débilement fun, dont la violence gore et décomplexée fait tout le sel. L’intrigue en elle-même ne présente pas un grand intérêt : elle n’est ni originale ni franchement palpitante. Par contre, le manque de rebondissements laisse sa place à une avalanche d’action graphique et absurdement jubilatoire. En tout cas, elle le sera pour les lecteurs parvenant à replacer le titre dans son époque pour profiter pleinement de son côté bourrin assumé.
Génération 90, pour le meilleur comme pour le pire.
J’ai sciemment abordé Bodycount en omettant de m’attarder sur ses dessins. Ce point ancre définitivement le comics à une période révolue, pour laquelle les lecteurs pourront ressentir de la nostalgie coupable ou un rejet épidermique. Le style de Simon Bisley à la fin des années 90 épouse complètement les standards de cette époque. Les visuels misent moins sur une élégance que sur une rudesse propice à l’action débordante. De ce fait, les personnages sont parfois difformes ou se retrouvent dotés de muscles dont nous ignorons toujours l’existence, un peu à la manière d’un Rob Liefeld, de Frank Miller ou des débuts de Jim Lee.
Tout est exagéré à l’extrême dans l’optique d’attirer le chaland. Les accoutrements des personnages féminins frisent le ridicule, tandis que la violence s’accompagne d’une surabondance de gore qui peut prêter à sourire : des explosions de têtes, des yeux volant dans tous les sens ou des démembrements grotesques. Malgré tout les défauts qu’on peut légitimement reprocher à Bodycount, comme son scénario simpliste ou son ton exagérément grossier, j’ai tout de même apprécié la lecture de cette aventure puisque je m’attendais à retrouver ces stéréotypes. L’histoire d’Eastman et Bisley représente fidèlement l’époque à laquelle elle appartient sans réussir à s’en détacher pour rester intemporel. Oubliable, ce comics offre au moins une lecture symptomatique de son temps, demandant des concessions à son lectorat pour en apprécier le fun ringard mais quelque peu attachant.
Une nostalgie essentielle
Si vous vous attendez à lire une intrigue dense dans la lignée de la série d’IDW régulièrement publiée par HiComics, préparez-vous à être déçus. De même, si c’est l’espoir de lire un comics sympathique au scénario convenu comme Power Rangers & Tortues Ninja ou les crossovers TMNT/Batman édités par Urban, vous n’allez pas non plus aimer ce titre. Les collectionneurs et les fullseteurs des Tortues resteront heureux de voir une histoire dispensable mais inédite débarquer en France.
Bodycount est un pur produit de son époque, ce qui en fait son principal intérêt et son plus grand défaut. Plus outrancier que l’original et infiniment moins accessible que la série animée de 1987, ce titre à part dans la vie des Tortues saura séduire un public de niche. Nostalgiques de l’ultraviolence décontractée des années 90, votre bonheur vous attend en souple chez Vestron.
Merci de m’avoir lu ! Et vous, que pensez-vous de Bodycount ? Son style si daté constitue-t-il un frein ou, au contraire, attise votre curiosité ? N’hésitez pas à venir discuter du titre avec nous en commentaire sur le site ou sur nos réseaux sociaux ! Et, avant de vous quitter, n’oubliez pas de visiter notre page dédiée aux Tortues Ninja sur le blog, regroupant toutes nos critiques autour de la licence. Tchao !