[Review] Power Rangers & Tortues Ninja tome 1
[Review] Power Rangers & Tortues Ninja tome 1
Les Tortues, c’est sympa.
Bien le bonjour à tous les amis ! J’espère que vous vous portez bien ! Nous allons aujourd’hui nous attarder sur une publication qui date déjà d’octobre 2020, mais que nous n’avions pas encore traité ici même ! Et pourtant sachez qu’elle nous faisait diablement de l’œil, aussi bien à moi qu’à mon comparse Kaisuke…
Il s’agit d’une publication portée par un éditeur que nous apprécions énormément ici, à savoir les joyeux lurons de HiComics ! Et, pour couronner le tout, l’ouvrage que nous allons évoquer ensemble concrétise la réunion de deux des licences occidentales les plus populaires des années 90 : les Power Rangers et les Tortues Ninja. Il était plus qu’évident que l’on passe Power Rangers & Tortues Ninja au crible donc. D’ailleurs, notre dernière pérégrination dans le monde des tortues était celle du tome 13 de la série régulière que vous pouvez lire ici ! Mais pour cette histoire, l’équipe créative diffère complètement des architectes de la licence TMNT et même des autres sorties dérivées traitées précédemment sur le blog.
Mighty Morphin équipe créative inédite Ninja !
Ryan Parrott s’occupe donc du scénario de cette rencontre hautement improbable, mais pas moins que celle des Tortues Ninja avec les Ghostbusters ou que le crossover My Little Pony/Transformers. L’auteur américain connaît toutefois mieux les héros étudiants que les fils de Splinter puisqu’il a scénarisé de nombreuses séries Power Rangers : la série éponyme, Saban’s Go Go Power Rangers ou Mighty Morphin avant d’écrire l’œuvre qui nous intéresse.
Aux dessins, nous retrouvons le phénoménal Simone Di Meo, un dessinateur prolifique qui a travaillé sur de nombreuses bonnes séries : Defenders, Hillbilly, Old Man Logan, Batman : Black and White mais également sur Champions. Il assure aussi la partie graphique du prochain futur hit de HiComics : We only find them when they’re dead. Ce titre a franchement l’air exceptionnel, mais ce n’est pas la question pour l’instant. Alessio Zonno, un illustrateur ayant déjà travaillé sur du Mighty Morphin : Power Rangers, comme Parrott. S’ajoutent aux artistes précédemment nommés les coloristes Walter Baiamonte et Igor Monti qui fournissent une palette flashy et vaste, parfaitement cohérente avec l’essence des PoWo et des Tortues d’enfer.
Un fantasme de jeunesse
Tout ce petit monde nous propose de voyager au cœur d’un des désirs les plus fous de tous les enfants des années 90. En effet, qui n’a jamais rêvé de lire ou de voir un crossover entre les Tortues Ninja et les Power Rangers ? C’est le cas pour moi, et c’est pourquoi je suis très heureux de replonger fébrilement, et avec une pointe de naïveté, dans les méandres des nineties ! Encore plus que pour Batman et les Tortues Ninja, le croisement des deux univers ne m’effraie pas. Je sais pertinemment dans quel genre de lecture je me lance, celle promettant, à l’instar d’un gros blockbuster, de l’action et du fanservice à foison !
L’histoire commence plus ou moins sur l’affrontement des deux équipes stars dans New York, dans un monde où il est admis que les différents héros cohabitent. Pour preuve, Mikey est même fan des rangers ! Tommy, le Power Ranger Vert, se retrouve embarqué dans une sombre histoire aux prises avec le Clan Foot. Les Tortues et les Rangers s’allient pour le secourir mais malheureusement, son pouvoir de ranger va tomber dans les mains de Shredder. Pour noircir encore davantage le tableau, Rita Repulsa débarque dans la mêlée, accompagnée de ses sbires et de ses fameux monstres créés sur mesure.
Vous avez dit fanservice ?
Le léger namedropping auquel j’ai eu recours pour vous résumer l’intrigue de Powers Rangers & Tortues Ninja fait ressortir l’aspect généreusement racoleur du titre. L’objectif premier est évidemment de faire plaisir aux fans des deux licences entrecroisées à grands coups d’apparitions remarquables de personnages iconiques. Rien que la place centrale occupée par Tommy et par Michelangelo dans le scénario coïncide avec cette volonté de satisfaire un public de niche, prêt à toutes les concessions pour obtenir une lecture sympathique et fun en compagnie de leurs héros favoris.
Cette démarche de fan service se décuple au fil des pages, jusqu’à atteindre des niveaux de bêtise purement jubilatoires. Si vous ne me croyez pas, l’existence des « Tortues Rangers » et, inversement, des « Rangers ninjas » devrait vous convaincre facilement. Un tel projet n’oserait se conclure autrement qu’avec un combat mettant en scène le célèbre Megazord. Tout dans ce rassemblement incongru calque la construction d’un épisode des Power Rangers de l’époque.
Il est clair que Ryan Parrott a parfaitement cerné l’essence de ce qui a fait le succès des Power Rangers d’antan. Il met en scène dans ce crossover tous les rêves les plus fous liés à l’évocation d’un tel projet. Les univers se croisent, se mélangent dans un résultat jouissif et infiniment fun ! Le tome se termine même sur un combat dantesque entre le Megazord, commandé par les Tortues Rangers, face à Bebop et Rocksteady agrandis par Rita Repulsa. En plus de l’intervention de la sorcière ennemie des PoWo, les protagonistes de ce tome survolté doivent aussi contrer l’intervention de Shredder plus puissant que jamais grâce au médaillon du ranger vert en sa possession. Toutefois, connaissant l’intelligence limitée des deux animaux anthropomorphes, les plans des méchants risquent d’être contrariés par Bebop et Rocksteady…
Une claque visuelle
Pour ce qui est des dessins, nous sommes face à une pépite absolue. Je dois dire que Simone Di Meo est un artiste incroyable dont le style découle d’influences multiples lui donnant un cachet unique, magnifié par des effets de lumières, de particules et par une colorisation superbement nuancée. Ses splash pages de toute beauté émerveillent particulièrement ! Le bonhomme possède une habileté certaine à disposer intelligemment les éléments de ses planches pour garantir une clarté et une vivacité perpétuelles. Son style mélange à mes yeux subtilement les standards du manga et les canons de la bande dessinée américaine traditionnelle.
Son trait, grâce à son côté versatile, sert la caractérisation des personnages. Ainsi, les personnages issus de l’univers des Tortues Ninja paraissent davantage encrés que les Power Rangers. De plus, Di Meo s’applique suffisamment pour que chaque enfant de Splinter soit reconnaissable même sans son bandeau de couleur.
Pour illustrer mon enthousiasme et vous faire un peu saliver, je vous laisse admirer un petit échantillon du talent du dessinateur qui, à l’instar de Dan Mora, officiant lui aussi sur une série BOOM! Studios à succès, s’impose de plus en plus dans l’industrie du comics à raison.
Will they be back, go go cowabunga?
Pour terminer cet article, je dirais que mon âme d’enfant a été totalement conquise ! J’ai eu l’impression de voir un crossover de deux dessins animés de mon enfance tout en retrouvant la force scénaristique des comics. Initialement prévu comme un one-shot d’une centaine de pages, cette rencontre mise évidemment sur son efficacité plus que sur un développement particulièrement abouti. Toutefois, il y a fort à parier que le succès de Mighty Morphin Power Rangers/Teenage Mutant Ninja Turtles déclenche la mise en chantier de nouvelles aventures croisées. Si les Tortues ont fini par croiser régulièrement la route de Batman et de son lore, rien n’empêche qu’il en soit de même avec les héros de Saban à l’avenir !
Pari réussi ou événement mercantile oubliable ?
Mais, même sans fabuler sur d’hypothétiques nouvelles histoires autour de tout ce beau monde, Ryan Parrott réussit à concilier toutes les qualités des deux séries grâce à une intrigue simpliste et plaisante. L’auteur semble avoir été biberonné avec le dessin animé des tortues ninja ainsi qu’avec la série live Mighty Morphin Power Rangers. Partager cette connivence et cette nostalgie avec le scénariste constitue un point indéniable dans mon appréciation de ce tome soigné de Powers Rangers/Tortues Ninja.
En plus de ce respect accordé aux licences réunies, les dessins tout bonnement époustouflants intensifient le plaisir de lecture. Rien que pour profiter des illustrations extraordinaires de Simone Di Meo, cette histoire vaut le coup d’oeil. Son style, dont l’influence quelque peu japonisante se ressent sur les personnages, profite d’un dynamisme incroyable durant les combats et s’accompagne d’un découpage ingénieux. Les deux artistes prouvent leur amour inconditionnel pour ces deux équipes de héros et y prennent un plaisir débordant, au point d’être terriblement communicatif ! Bref, j’ai adoré cette association insolite que je vous conseille ardemment, d’autant plus si vous êtes fan d’une équipe ou de l’autre ou si vous êtes nostalgique des années 90 !
J’espère que vous avez apprécié cette critique ! Il me tardait de vous parler de ce crossover amusant et que je suis parvenu à vous donner envie de lui laisser sa chance. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous, de ce one-shot que vous pourrez retrouver sur notre page dédiée aux Tortues Ninja mais aussi de l’une ou l’autre des licences qui en font partie !