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[Review] Vampirella Master Series : Mark Millar & Mike Mayhem

[Review] Vampirella Master Series : Mark Millar & Mike Mayhem

Le monde des comics est dominé par les Big Two, à savoir Marvel et DC Comics. Pourtant, il existe bien d'autres éditeurs que ces deux géants et des personnages moins mis en avant que les Avengers ou Batman sont tout de même relativement connus. C'est le cas du personnage qui nous intéresse aujourd'hui : Vampirella ! La vampire la plus sexy des comics de l'éditeur Dynamite Entertainment va d'ailleurs avoir le droit à une semaine qui lui sera entièrement dédiée sur le blog ! Et elle commence par cette review du premier volume édité à son sujet par Graph Zeppelin, l'éditeur français de l'univers Zenescope (un éditeur américain dont les histoires s'inspirent très librement de contes tels que Robin des bois ou Alice au pays des merveilles) mais aussi d'une partie du répertoire Dynamite ! Partons donc à la découverte de Vampirella Master Series : Mark Millar - Mike Mayhew !

Le tome comporte les six premiers chapitres de la série Vampirella de 2011. On y trouve deux histoires distinctes et assez indépendantes l'une de l'autre. Nous avons en premier lieu l'arc Opération Grand-Nul-Part, scénarisé par Mark Millar (Civil War pour Marvel, toutes les créations du label MillarWorld comme Superior, Chrononauts ou Reborn) puis Le Miroir des peurs scénarisé par John Smith (il est visiblement le scénariste d'Indigo Prime ou de Starblazer, que des choses que vous connaissez tous... *sarcasme off* :') ). Tout l'ouvrage est illustré par Mike Mayhew (The Star Wars, l'adaptation en comics du script d'origine de Georges Lucas pour son célèbre film, X-Men Origins : Jean Grey, des couvertures pour la série Mystique de Marvel). Nous suivons donc Vampirella à la recherche de Michigan Pike, un vampire meurtrier apparemment originaire d'une ville qui en est uniquement peuplée. Suite à cette découverte, elle va donc s'y rendre pour enquêter... Après quoi, elle se retrouvera confrontée aux Zéliateurs, des créatures zombiesques issues du mystérieux Miroir noir.

Avant de lire ce comics, je ne connaissais que très vaguement Vampirella et son univers. Pourtant, la première histoire de ce tome, Opération Grand-Nul-Part, est une bonne introduction. Millar présente rapidement son héroïne et les personnages qui l'entourent, comme les agents O'Hare et Mulligan du Cirque, une division du FBI de lutte contre les menaces surnaturelles. En trois chapitres, Millar propose au lecteur de l'action fun mais aussi de l'émotion à travers la rencontre entre Vampirella et les habitants de Gentle Creek. Son histoire est condensée et efficace, tout ce que l'on pouvait attendre d'une première immersion à l'univers du personnage.

 

L'histoire de John Smith présente plus d'enjeux et d'éléments intéressants pour la suite, mais s'enlise dans une première partie peu intéressante. Pour ne rien arranger, la menace qui semble aux premiers abords insurmontable est finalement vaincue trop rapidement. Malgré tout, le cliffhanger laisse supposer que les Zéliateurs et le Miroir noir seront une menace approfondie et récurrente.

Un point qui pourra rebuter le lecteur, c'est la vulgarité qui émane de ces récits. En effet, la majorité des personnages autour de Vampirella ne se priveront pas de lui adresser de nombreux sous-entendus graveleux... Même si l'accoutrement affriolant de Vampirella peut justifier une ou deux blagues un peu machos et de mauvais goût, au bout de la dixième ou quinzième dans l'album, ça peut en exaspérer plus d'un. J'ai bien relevé toutes ces blagues lourdes à la lecture, mais je pense que les personnages qui les emploient s'y prêtent bien, qu'elles les caractérisent, mais elles pourront en gêner plus d'un à mon avis.

 

Le second point qui risque de déplaire est bien plus important que le premier. En effet, il s'agit du style graphique de Mike Mayhew. Même s'il souligne bien le côté sexy de Vampirella, et des courbes féminines en général, en rappelant vaguement le style des pin-up, force est de constater qu'il est aussi et surtout très froid et statique. De ce fait, les scènes d'action semblent toujours être figées ; la violence et la force des combats s'en retrouvent donc effacées systématiquement. La colorisation semble datée, ce qui rajoute un hypothétique frein à l'approbation au trait de Mayhew. Il est clair que vous ne pourrez apprécier la lecture de ces histoires si son style vous rebute. Il ne m'a pas gêné, j'ai même grandement apprécié cette mise en valeur des corps féminins.

Dit de la sorte, vous pourriez simplement me prendre pour un pervers à raison. Sauf que non, pas seulement. Vampirella est indéniablement sexy, mais c'est aussi un personnage terriblement bad ass, redoublant de courage et d'agilité pour asséner des coups impressionnants. En plus de ses capacités physiques, elle n'hésite pas à concocter de nombreuses punchlines dignes des plus grands Schwarzenegger ou autres Duke Nukem. Les combats, même s'ils ne sont pas forcément palpitants, deviennent funs grâce à ces répliques cinglantes de cette héroïne vampire. Enfin, elle n'hésite pas à faire preuve d'une cruauté sans nom pour parvenir à ses fins. Le comics regorge de quelques scènes particulièrement gores qui symbolisent un autre pan de l'univers de Vampirella.

D'un point de vue éditorial, Graph Zeppelin définit clairement le contenu du recueil dès les premières pages, afin de se repérer avec les parutions outre-atlantiques. Les deux arcs sont séparés, mais il n'y a pas de délimitation entre les chapitres de la même histoire. Bon ou mauvais point, tout dépend de votre préférence. Pour moi, la séparation par arcs est suffisante, et permet de lire fluidement chaque histoire d'une traite.

Une galerie de couvertures est présente à la fin de l'ouvrage, ce qui est toujours une bonne initiative surtout quand de grands noms du comics comme Bruce TimmDavid Finch, Jae Lee, J. Scott Campbell (mon chouchou) ou encore Greg Horn ont signé certaines couvertures alternatives.

Entre érotisme et gore, Vampirella se révèle être un personnage à la fois sensible, drôle, combattif et cruel. Les deux histoires de ce Masters Series sont une bonne introduction au personnage, notamment la première scénarisée par Mark Millar qui, par son caractère condensé et simpliste, nous fait passer un bon moment tout en nous présentant les personnages qui constituent l'entourage de Vampirella. La seconde, de John Smith, est moins intéressante et traîne davantage même si elle permet de nous introduire à de nouveaux personnages qui semblent plus importants pour la suite de la série. Si vous arrivez à passer outre la lourdeur des blagues sur la plastique avantageuse de Vampirella et accrochez à la singularité du style de Mike Mayhew, vous découvrirez des histoires correctes dont l'intérêt réside surtout dans l'accessibilité dont ils font preuve.  

 

Cette review terminée, j'adresse mes remerciements à Graph Zeppelin pour nous avoir permis de la rédiger. Et sur ce, je vous dis à bientôt pour la suite de la semaine spéciale Vampirella !

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