[Test] Persona 5 : Strikers sur Switch
[Test] Persona 5 : Strikers sur Switch
Hello tout le monde, ici Wade votre fidèle serviteur prêt à vous parler de RPG ! Pour être tout à fait précis, je vais tester aujourd’hui la suite d’un des meilleurs J-RPG de ces dernières années : j’ai nommé Persona 5 ! Je n’ai jamais caché mon amour pour les RPG, et plus précisément pour les J-RPG, sur le blog puisque j’ai pu tester des titres aussi confidentiels qu’intrigants avec le temps : The Lost Child, Atelier Ryza… Parmi ce genre vidéoludique que je chéris, la saga Final Fantasy occupe une place très particulière dans mon petit cœur de geek !
Mais ce n’est pas le sujet de cet article, revenons-en au principal ! Persona 5 : Strikers pour les intimes, son nom complet étant normalement Persona 5 Scramble : The Phantom Strikers, est un jeu développé par Omega Force et Atlus, plus précisément par P-Studio, la branche de l’éditeur dédiée au développement de la saga Persona. Édité par Atlus donc, mais aussi par Koei Tecmo, Strikers s’éloigne assez radicalement de son grand frère. En effet, la formule traditionnelle de la licence, composée de combats au tour par tour et de phases de dialogues type visual novel, se voit ici hybridée avec le genre de prédilection d’Omega Force : le musô, autrement dit des hack’n’slash dans lesquels le joueur pulvérise des raz-de-marées d’ennemis par paquets en temps réel !
Cet épisode annexe de Persona s’inscrit donc davantage dans la lignée des Warriors, qu’Omega Force a créé avec Dynasty Warriors puis dérivé autour de nombreuses autres licences connues : des mangas populaires comme One Piece ou Berserk ; d’autres licences de jeux vidéo telles que Dragon Quest, Fire Emblem, The Legend of Zelda avec les Hyrule Warriors, et même Persona, donc. Koch Media distribue le jeu en France, que je remercie au passage de nous permettre de tester ce soft sur Switch. Cette dernière, comme les versions Playstation 4 et Steam, est sortie le 23 février à l’international, un an après sa sortie initiale au Japon.
Persona 5 : Strikers reprend 6 mois après la fin du jeu original. Après avoir sauvé le monde, les Voleurs Fantômes se réunissent afin de prendre un repos bien mérité et décident de prendre des vacances à la mer mais, comme vous pouvez l’imaginer, le but du jeu n’est pas de se prélasser à la plage et d’y passer du bon temps ! Nous ne sommes pas sur Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball après tout !
Les problèmes commencent lorsque le personnage que vous incarnerez, accompagné de Ryuji et Morgana, part faire des courses en prévision de leurs vacances. Je vous l’accorde, le postulat de départ ne présage rien de bien catastrophique, mais attendez puisque nos personnages se retrouvent dans le palais d’une idol au look de lolita rencontrée peu de temps auparavant : Alice ! Plus de temps pour le bronzage et les claquettes donc, nos héros plongent à nouveau dans la psyché d’ennemis inédits, matérialisés en palais mentaux à parcourir, grâce à l’application EMMA. Cette intelligence artificielle, partageant de nombreux points communs avec Siri, Cortana, Alexa, Jarvis et consorts, revêtira dans le jeu une importance des plus capitales !
Pour être tout à fait exact, les palais se nomment désormais des prisons. Ce changement significatif se justifie par une raison scénaristique particulière que je vous laisse découvrir dans le jeu !
Au cours de l’aventure, nos personnages feront la rencontre de Sophia, une nouvelle androïde, dont la saga Persona est blindée, que l’innocence naïve rend attachante et un peu drôle malgré elle. De nouveaux personnages rejoindront donc les voleurs fantômes pour notre plus grand plaisir ! Ils feront par exemple la connaissance d’un inspecteur de la sécurité publique : Zenkichi Hasegawa, un personnage plutôt étrange et mystérieux avec qui les Phantom Thieves collaboreront. La mission dont doivent se charger les protagonistes de Persona 5 les poussera à vivre un véritable road trip à travers tout le Japon en van afin de régler les problèmes des Prisons mentales. Partant de Shinjuku, ils feront des escales à Sendai et à Sapporo entre autres, faisant de Strikers un guide Michelin local des plus prenants !
Plus loin dans le jeu, les prisons déjà visitées, seront de nouveau accessibles afin de réaliser des requêtes. Malgré la place centrale qu’occupe l’action et la distribution de mandales dans cet épisode spécial de la licence, l’écriture de ce spin-off faisant aussi office de suite reste au niveau des jeux précédents. Toutefois, il vaut mieux avoir joué et terminé son aîné pour profiter du plein potentiel de Persona 5 Scramble : The Phantom Strikers. En termes de difficulté, celle-ci s’avère assez relevée. La prudence est de mise puisque les objets permettant de ressusciter ses personnages sont rares, il faudra donc les garder en vie à tout prix. L’obtention du sort de Résurrection par le biais des personas de certains personnages rend la mort moins fatale mais pas insignifiante pour autant, les héros jouables sont une ressource non négligeable !
Les thèmes musicaux de Persona 5 sont de retour pour notre plus grand plaisir, des musiques tout à fait incroyables qui participaient grandement à l’ambiance du prédécesseur de Strikers. L’OST, composée par Shoji Meguro ainsi que quelques autres compositeurs en guest stars pour quelques titres seulement, alternent entre le groove, le jazz et le rock. Les voix et chants de cette bande originale sont assurées par Lyn Inaizumi. Le tout donne un univers musical qui convient parfaitement à la licence et dont certains morceaux reviennent régulièrement dans la licence, notamment la musique de la Velvet Room, un morceau au piano plongeant le lieu dans une atmosphère mystérieuse, captivante.
Pour parler du gameplay du jeu, les personnes habituées des Musôs se trouveront nettement en terrain connu. Il peut se résumer assez facilement par des vagues d’ennemis détruites de manière spectaculaire en spammant allègrement les boutons de la manette. Heureusement, différents ajouts découlant directement de l’ADN de J-RPG de Persona solidifient l’expérience de jeu et cassent relativement la monotonie des Warriors. Grâce à la présence des personas, les compétences de chacun d’entre eux peuvent être utilisées, autant des sorts de soin que des capacités offensives. Les armes à distance permettent aussi d’appréhender les affrontements de manière moins frontale. Dans le même ordre d’idées, la notion d’équipements offre une certaine capacité de personnalisation des héros jouables et de leurs caractéristiques.
Autrement dit, le musou se voit ici upgradé par des éléments de J-RPG issus de Persona pour un résultat très plaisant. De plus, le jeu octroie tout de même une certaine importance à l’exploration des « prisons ». Ces dernières forment des donjons dans lesquelles des actions doivent être réalisées afin de pouvoir se confronter au maître des lieux.
Ces niveaux renferment même certains trésors « secrets » à récupérer, récompensant ainsi les joueurs curieux par des équipements, accessoires ou objets de soins plus ou moins utiles pour la suite. Cela dit, toute aide est bonne à prendre, surtout que certaines ombres seront redoutables et nécessiteront que le joueur farme des points d’XP, des personas dans le but de les fusionner, ainsi que de l’expérience de lien pour débloquer des bonus divers comme l’augmentation du nombre maximal de points de vie et de points de compétences par exemple. Ces phases de grinding peuvent révéler l’un des défauts du jeu : sa caméra capricieuse. Cependant, le ciblage d’un ennemi en particulier atténuera un peu ce problème et rendra les combats plus simples, moins confus.
Les personas disposent toujours de compétences à débloquer au fur et à mesure des niveaux accumulés. Bref, un énorme aspect J-RPG agrémente la formule Musô, probablement pour concilier les fanbases de Warriors et de Persona sans pour autant trahir l’essence des licences fusionnées.
Visuellement, la version Switch peine assez logiquement à tenir la comparaison avec son aîné sur PS4. Les graphismes restent respectables bien qu’un grain assez présent gâche un peu la qualité de ceux-ci. Voyez plutôt…
Les temps de chargement noircissent grandement le tableau, bien davantage que les graphismes revus à la baisse typiques de la Switch. Les loading screens sont tout bonnement partout, d’une durée horripilante et ruinent grandement l’immersion dans Strikers. L’attente fait rapidement place à l’ennui et dessert l’aventure.
Évidemment, Persona 5 : Strikers représentera une porte d’entrée dans la licence du fait qu’il soit le dernier jeu estampillé Persona en date. Pour autant, il me semble beaucoup moins intéressant pour les joueurs n’ayant pas fait Persona 5, titre dans lequel la dimension scénaristique est bien plus poussée et qui permet de comprendre tous les tenants et les aboutissants des relations nouées entre les différents protagonistes. Sans ces informations, que Strikers ne délivre pas aux néophytes, il perd nettement de son attrait. Le jeu, qui se destine à des connaisseurs de Persona et de son cinquième épisode, devrait plaire à sa cible première !
En revanche je suis plus mesuré au sujet des initiés des productions Omega Force. J’imagine qu’il saura conquérir le cœur des fans de Musô, en tout cas ceux prêts à faire abstraction du scénario de Strikers et de tous les éléments narratifs dont ils ne mesurent pas forcément l’importance ou la parenté avec des événements antérieurs.
Un des autres inconvénients, qui n’en est pas forcément un au final, réside dans la perte de libertés de déplacement comparé à son grand frère. Celle-ci se justifie facilement par le changement de style de jeu, la grandeur d’un J-RPG n’a rien à voir avec la linéarité requise par le gameplay d’un action-RPG-Musô. L’aspect narratif est donc lui aussi réduit à son strict minimum, au profit des combats à grand spectacle. Pour autant, j’ai traversé cette nouvelle aventure des Voleurs Fantômes avec un grand plaisir !
La possibilité de forger des liens avec les autres personnages est toujours disponible. Bien moins poussée que dans Persona 5, cette feature permet quand même de débloquer de nouveaux bonus ou des compétences avantageuses ! La « chambre » est toujours disponible également ! Igor n’est plus là, mais Lavenza prend la relève et permet de fusionner ou de renforcer ses personas. La répétitivité des niveaux représente un des autres reproches majeurs qui peut être dirigé à l’encontre du jeu. Les phases suivantes se déroulent inlassablement dans cet ordre, du début à la fin du jeu : enquête ; infiltration du palais ; recherche des trois preuves, artefacts à trouver dans le niveau ; cadenas à casser en affrontant leur gardien, faisant office de mini-boss avant le véritable boss du niveau à vaincre. Ensuite, il ne reste plus qu’à changer de ville et à répéter l’opération autant de fois que nécessaire pour finir le jeu, c’est-à-dire durant une trentaine d’heures ! Même si le rythme s’accélère sur la fin du jeu et que les donjons se terminent plus vite, la progression reste fondamentalement la même.
Persona 5 : Strikers s’adresse avant aux fans de la licence et du jeu auquel il fait suite, mais aussi, dans une moindre mesure, aux fans de Musou ou d’action-RPG bourrin ! L’ADN de Persona se ressent à travers l’excellente qualité d’écriture de la narration et du scénario mais aussi grâce au retour des musiques de l’épisode principal et de ses protagonistes. Des petits nouveaux s’ajoutent également au roster et s’y intègrent parfaitement. Le titre profite des forces des deux sagas dont il est le croisement, mais souffre aussi de leurs tares substantielles, particulièrement de la redondance « Musô-esque ». Les temps de chargement fréquents n’aident en rien à casser cette lassitude, contrairement aux éléments de J-RPG hérités des Persona ajoutés à la formule classique des Warriors. Dans tous les cas, je vous recommande le jeu, surtout si vous avez apprécié l’univers de Persona 5 et que vous souhaitez retrouver le temps de quelques dizaines d’heures les célèbres Phantom Thieves !
Mon test est désormais terminé ! N’hésitez pas à venir discuter du jeu avec nous dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux. En attendant, prenez soin de vous, et à très vite !