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[Review] Beelzebub Tome 1

[Review] Beelzebub Tome 1

Mieux vaut tard que jamais.

Voilà la réflexion que je me suis faite en commençant à lire Beelzebub. Ma copine m’a suffisamment rabâché assez souvent les qualités de ce manga de Ryūhei Tamura publié à l’époque dans le célèbre magazine Weekly Shônen Jump de la Shueisha pour que je décide d’enfin m’y intéresser lors d’un après-midi d’ennui. Édité en France par Kazé, Beelzebub nous raconte l’histoire d’Oga Tatsumi, une petite frappe du lycée d’Ishiyama, qui, grâce ou à cause de son comportement exécrable et tyrannique, va devoir assumer la responsabilité de s’occuper de Beel, un bébé aux cheveux verts qui se révèle être le fils du Roi des Démons, envoyé sur Terre pour la détruire lorsqu’il sera en âge d’accomplir sa mission. Oga devient donc malgré lui son père terrestre et devra donc participer à son éducation et à sa protection. Il sera accompagné par Hildegarde, la servante et mère de substitution de Beel, et par Takayuki Furuichi, son meilleur ami qu’il va embarquer avec lui dans cette mésaventure. Puisqu’il ne veut pas assumer la tâche qu’on lui a assigné, Tatsumi va devoir chercher un autre père pour Baby Beel. Cette personne devra obligatoirement être plus puissante et plus mauvaise que lui, sinon le bébé démon n’acceptera pas de le quitter. Voilà donc l’objectif de Tatsumi Oga, dont Kaiser de Emperana Beelzebub IV ou Baby Beel ne compte pas se décrocher de sitôt !

Vous l’avez peut-être ressenti à travers ce synopsis, la plus grande qualité de Beelzebub qui me saute aux yeux et ce, dès ce premier tome, c’est l’humour terriblement efficace dont il fait preuve. Dès les premières pages, on découvre des répliques drôles et des situations absurdes qui m’ont faites véritablement rire devant mon manga ! Le concept même de l’histoire paraît assez décalée et se prête donc complètement à une abondance de gags comiques, aussi biens amenés par les dialogues que par les personnages en eux-mêmes. Alindolon par exemple, dont le nom suffit pour me faire esquisser un sourire, possède un design si singulier qu’il en devient automatiquement drôle. Pourtant, ce simili-Dudley de Street Fighter semble bien mystérieux et pourrait donc avoir un rôle plus important que celui de comic relief, c’est-à-dire être davantage qu’un personnage grotesque dans une situation relativement sérieuse, mature. Son affinité avec Beel me laisse penser qu’il gagnera en importance et en crédibilité dans la suite du récit. C’est tout de même lui qui, inopinément, introduit l’élément perturbateur qu’est Beel dans la vie de racaille solitaire d’Oga. L’auteur jauge avec justesse le temps nécessaire à l’introduction de son protagoniste et de sa situation initiale avant de nous plonger dans le vif du sujet : l’arrivée de Beel sur Terre et dans le quotidien d’Oga. Sa routine est à peine montrée au lecteur, mais suffisamment pour comprendre la réputation qu’il s’est forgé au lycée d’Ishiyama et qui va le suivre tout au long de ce premier tome.

Le terme racaille n’est nullement péjoratif, et est même utilisé à de nombreuses reprises dans le manga. Simplement, à l’instar d’un Sōichiro Nagi d’Enfer & Paradis et autre Onizuka dans GTO, Tatsumi Oga n’hésite pas à utiliser ses poings pour régler ses problèmes et ainsi se faire respecter. Disons qu’il a en plus largement assez d’occasions d’illustrer ses talents de combattant à mains nues à travers de nombreux affrontements avec ses divers opposants, qui sont aussi ses camarades du lycée d’Ishiyama, véritable repaire de brutes en tout genres. Les quelques antagonistes présents dans ce tome 1 suivent un développement similaire à celui des méchants dans One Punch Man. Qualifiés d’effrayants et d’impitoyables à outrance, ils finissent par se faire rétamer par Oga très souvent en un seul coup. Pour l’heure, les adversaires de Tatsumi ne semblent donc pas très dangereux jusqu’ici, bien qu’un soin soit mis en œuvre pour que les ennemis importants, tels que les frères Sanada, paraissent tout de même charismatiques jusqu’au moment de leur défaite lamentable.

Vu le potentiel que regorge le lycée d’Ishiyama, force est de constater qu’un ennemi redoutable saura se démarquer et causer durablement du tort à Oga. L’hypothétique tension qui pourrait émaner de ces combats se voit toujours désamorcée par l’omniprésence de Baby Beel, nu et accroché au dos de son père terrestre, les yeux pleins d’admiration à chaque action condamnable. Ce décalage met en lumière l’autodérision dont fait preuve l’auteur sur son récit pour aboutir à une atmosphère jamais trop sérieuse des plus appréciables, qui apporte un peu de fraîcheur à un postulat de base vu et revu.

Comme le sera Saitama après lui, Oga paraît ici invincible, surtout lorsqu’il est accompagné d’Hildegarde et de Baby Beel. Ce dernier se révèle aussi hilarant que menaçant, et j’attends avec impatience de voir l’étendue de ses pouvoirs. La relation père/fils fonctionne malgré la maladresse de Tatsumi, et donne lieu à de nombreux gags ainsi qu’à quelques passages étonnants où il assume temporairement ses responsabilités et tente d’inculquer des valeurs louables au bébé démon. Par contre, le duo Oga/Hilda fait ressortir tous les clichés du shonen possibles autour de la supposée compagne ravissante du héros looser. D’ailleurs, tout le manga respire le classicisme aussi bien dans sa forme que dans son fond.

Le personnage central du récit, Baby Beel, rappelle celui de Reborn dans le manga éponyme de par son design chibi et surtout par l’impact qu’il va avoir sur la vie du protagoniste. Ce dernier ressemble à tous les lycéens guerriers que l’on peut voir dans un tas d’autres manga, à l’attitude répréhensible tout en étant plein de bravoure et de valeurs dissimulées en profondeur. Pour Tatsumi, surnommé Oga le fou furieux, ses valeurs ont même le mérite d’être très bien camouflées la majorité du temps, bien qu’il soit évident qu’il est en vérité un héros au grand cœur, comme les autres.

La partie graphique de Beelzebub ne m’a pas transcendé en toute honnêteté, mais elle possède néanmoins le mérite d’être terriblement efficace et d’entraîner instantanément le lecteur dans l’histoire qui lui est narrée. Les dessins contribuent à l’intensité de toutes les scènes représentées, qu’elles soient humoristiques ou au cœur de l’action. Le trait de Ryūhei Tamura se trouve donc dans la masse qualitative des mangakas, commun mais plaisant à l’œil.

Ce premier tome de Beelzebub a pour objectif clair de plonger immédiatement le lecteur dans son univers déjanté ! Entouré de personnages atypiques et démoniaques, Tatsumi Oga doit concilier sa vie de petite frappe du lycée d’Ishiyama et ses nouvelles responsabilités paternelles envers Baby Beel. Gorgé d’inspirations à d’autres manga, l’œuvre de Ryūhei Tamura propose tout de même une ambiance comique ravageuse et une histoire au potentiel certain, dont la surface a été à peine effleurée dans cette introduction. Même s’il semble invulnérable, j’espère qu’un antagoniste digne de ce nom saura s’opposer à Tatsumi afin de le déstabiliser comme il se doit. Très drôle et muni de scènes d’action décomplexées, Beelzebub se présente comme une lecture fun et agréable, mise en beauté par un style graphique cohérent au récit proposé.

Cette review est terminée ! 😀 Comme toujours, j’espère qu’elle vous a plu et qu’elle vous donnera envie de jeter un œil à ce manga, à moins que tout le monde ne le connaisse déjà et que je sois le dernier lecteur paumé à le découvrir… ^^’ En tout cas, n’hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de Beelzebub et moi, je vous donne rendez-vous très vite sur le blog !

2 réflexions sur “[Review] Beelzebub Tome 1

    • Je comprends, j’ai rarement ri de vive voix devant un livre, mais ça a été le cas avec Beelzebub ! ^^

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