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[Review] Poison City

Hello les petits loups ! Et oui me revoilà après de longues semaines sans rien publier, pour preuve le dernier article consacré à TMNT Tome 14 date déjà du 19 Septembre ! Un manque de motivation flagrant de ma part et d’autres activités ont occupé une grosse partie de mon temps.

Mais l’important c’est que je suis de retour afin de vous proposer une review d’un manga particulièrement intéressant qui provient d’une offre qui l’est tout autant. Je vous laisse en découvrir plus ci-dessous.

Une opération à saluer !

Le 5 octobre dernier, une opération a été lancée par Ki-oon en collaboration avec Carrefour. Cette offre a pour but de proposer des titres de leurs catalogues en version « intégrales » et le tout à des petits prix. Il y avait donc la possibilité de récupérer l’intégrale de Poison City pour 3,99 € ou l’intégrale de Secret au même prix également. Une initiative très intéressante qui permet de découvrir des histoires que l’on aurait pas forcément lue dans leurs formats initiaux. A titre de comparaison, le titre dont je vais vous parler aujourd’hui, coûte aux alentours de 16€ dans son format original en intégrale, alors que le version proposée par Carrefour et Ki-oon est disponible pour seulement 3,99€ ! Voyez donc ci-dessous le visuel de l’offre et des titres proposés ! J’étais particulièrement intéressé par Secret, Poison City et King’s Game, mais j’ai finalement craqué mon slip et j’ai tout acheté !

De quoi ça parle ?

Mais trêve de bavardages, aujourd’hui nous allons parler de Poison City, un Seinen écrit et dessiné par Tetsuya Tsutsui, l’auteur de Prophecy et Manhole et plus récemment : Noise. Je dois d’ailleurs lire Prophecy qui m’a été fortement recommandé ! Mais revenons en à Poison City, dont l’intrigue se déroule à Tokyo en 2019. Les jeux olympiques approchants, le Japon est bien décidé à faire du nettoyage dans sa culture, une vague de puritanisme s’abat sur le pays afin de censurer la culture que ce soit la littérature, cinéma, jeux vidéo, manga. Et c’est justement le dernier point qui nous intéresse, car le héros, Mikio Hibino, essaye dans ce climat particulier de sortir son premier manga d’horreur, dans lequel il aborde le cannibalisme… L’auteur va donc passer par de nombreuses complications, mais aussi faire de belles rencontres et de moins belles durant son voyage afin de faire publier son manga « Dark Walker ».

Le combat pour la liberté d’expression commence !

Un titre qui alterne entre l’histoire de l’auteur et l’histoire qu’il raconte dans son manga : « Dark Walker ». Dark Walker est l’histoire d’un monde ou règne une malade nommée le « Syndrome de la goule », une maladie qui transforme peu à peu les infectés en cannibales. Dans cette histoire nous suivons deux personnages tous les deux résistants à cette maladie. C’est dans un climat post-apocalyptique que se déroule l’histoire de ce manga. L’histoire se déroulant parallèlement dans le monde réel est celle d’un auteur qui malgré les menaces de censure et de catégorisation : « Nocive », va lutter pour la liberté d’expression et pour écrire l’histoire qu’il a envie de raconter. Nous y découvrons également les coulisses de la création et de l’édition de manga, mais aussi de nombreuses informations concernant la censure dans différents pays et à différentes époques.

Une planche de l’histoire de « Dark Walker » que nous pouvons suivre parallèlement dans Poison City.

Concernant les dessins, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une grosse claque visuelle, en effet les personnages sont dessinés de manière très simpliste, parfois même de manière caricaturale pour les membres du comité pour la loi de la littérature saine. Mais l’auteur Tetsuya Tsutsui est bien plus réputé pour ses histoires que pour ses dessins. Le tout passe quand même très bien, je me suis aisément laissé emporter par l’histoire sans trop faire attention aux dessins. Pour exemple voici quelques dessins des membres du comité.

La liberté d’expression en jeu.

Tetsuya Tsutsui s’inspire de son expérience personnelle dans le domaine afin de parler de la liberté d’expression, de l’édition et des coulisses de la création au Japon. L’auteur revient sur un évènement qui s’est déroulé en Amérique et qui a été lancé par la sortie du livre « Seduction of the innocent » du psychiatre Fredric Wertham. Un ouvrage qui traite des influences nocives qu’ont les bandes dessinées sur la jeunesse Américaine, de la sortie de ce livre va découler la création d’une organisation de régulation des publications de comics : La Comics Code Authority qui va statuer de la nocivité ou non de chaque ouvrage. Les ouvrages devaient respecter un certain nombre de règles :

-Toute représentation de violence excessive et de sexualité est interdite.

-Les figures d’autorité ne doivent pas être ridiculisées ni présentées avec un manque de respect.

-Le bien doit toujours triompher du mal.

-Les personnages traditionnels de la littérature d’horreur (vampires, loup-garous, goules et zombies) sont interdits.

-Les publicités pour le tabac, l’alcool, les armes, les posters et cartes postales de pin-ups dénudées sont interdites dans les comic books.

-La moquerie ou les attaques envers tout groupe racial ou religieux sont interdits.

Le Dr. Fredric Wertham et son livre « Seduction of the innocent »

L’auteur de Poison City, Tetsuya Tsutsui a lui aussi subi le courroux de la commission départementale de Nagasaki au Japon sur son œuvre « Manhole », œuvre considérée comme nocive pour les mineurs pour le motif d’incitation considérable à la violence et à la cruauté chez les jeunes. Il s’agit de la seule instance du Japon à avoir statué cette œuvre comme nocive et elle l’est toujours à ce jour.

Mon avis :

En bref, Poison City est pour moi une claque scénaristique ! J’ai vraiment aimé l’histoire que l’auteur nous raconte, mais aussi les informations historiques concernant la censure que j’ai pu découvrir dans ce titre. Tetsuya Tsutsui connait le sujet dont il parle car il a malheureusement vécu les méfaits de cette privation de liberté. Les personnages pour certains sont très stéréotypés méchants et gentils, mais cela ne nuit pas au récit et celui-ci reste tout de même très agréable à lire. En lisant ce manga, j’ai vraiment eu l’impression de lire un manga dans un manga et cela m’a un peu décontenancé, mais c’était très cool. Pour clore cette review, je dois vous dire que je suis très content d’avoir pu lire ce titre grâce à l’offre de Ki-oon et Carrefour, sans cette offre je ne pense pas que j’aurai découvert cette pépite un jour !

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